Lucio Bukowski : Le rap raffiné

Ecrit par Maza
Lucio Bukowski

Petite découverte ou redécouverte pour habiller vos matins d’Automne d’un rap aux intrus douces comme une nuit dans des draps de soie.

Lucio Bukowski : Le rap raffiné

La plupart du temps le rap eluciost considéré comme une musique prônant violence, vulgarité et femme-objet. Cette
corrélation a fait beaucoup de tort au genre musical. Pourtant il est aujourd’hui le plus vendeur de l’industrie musicale en France. Censuré par les médias, il est le mauvais élève de la musique, celui assis dans le fond près du radiateur. Il est vrai que certains rappeurs contribuent à la misogynie ambiante et affiche un penchant immodéré pour la drogue. Toutefois, ce n’est qu’un spectre réduit de l’étendue du rap, notamment français. C’est donc d’un de ces rappeurs littéraires et discrets dont je vais vous parler.

Un profil atypique pour un style noble et aérien

Le jour il range vos livres à la BU de Saint-Priest, la nuit il noircit des pages. Boulimique de mots, il recrache des phrases poétiques. Il berce les matins de grisaille à l’aide d’un doux spleen et d’une voix douce et posée. Ses textes sont ponctués de références artistiques : Redon, Matisse, Kant, Léautaud, Mahault personne n’échappe à la plume aiguisée de Ludovic Villard alias Lucio Bukowski. Appartenant au collectif lyonnais « l’animalerie » il s’adonne aussi à des EPs et des albums solos. C’est un créateur compulsif : depuis 2010 il en a sorti plus de 25.

lanimalerie

Dans son album L’art raffiné de l’ecchymose sorti en 2014 les textes spontanés et la voix chaude de Lucio se mêlent aux mélodies envoûtantes de Nestor Kéa avec qui il prépare son prochain album qui s’avère très prometteur. Son style mélancolique joue avec différents thèmes que ce soit le sexe, l’abrutissement de la population ou la désinformation. C’est à chaque fois dit avec justesse et sensibilité. Son album Oderunt Poetas en collaboration avec le beatmaker Oster Lapwass est aussi une belle surprise alliant musique planante et texte profond.

Ce lyonnais trentenaire ne s’invente pas un passé ghetto. Il a étudié en fac d’histoire et travaille en tant que bibliothécaire. Il ne veut pas faire de la musique un métier puisqu’il ne serait alors plus libre d’exercer son art comme il l’entend. Son statut d’artiste indépendant est la condition sine qua none de sa créativité.