L’étonnant rouquin à la voix rauque: portrait de King Krule

Ecrit par Chapalof

Le nom de King Krule n’a jamais autant raisonné dans les esgourdes des adeptes de la « blue wave ». La voix grave et brute de ce British au pelage fauve ne laisse en effet personne indifférent. Elle trahirait presque derrière ce visage creux et adolescent une mue excessivement prononcée. On retiendra pourtant qu’elle est le fruit d’une jeunesse passée à mégoter.

« Le garçon qui ne voulait plus en être un »

A. Marshall gratte d’une rageuse douceur sa Telecaster de haut en bas, toujours. Son regard fixé sur le dernier rang du public, il jette furtivement un coup d’œil à sa guitare lorsque son timbre funeste vient à raisonner dans le micro. Sa silhouette rigide, son costume brun et ses épaules saillantes rappellent l’élève-type de la « primary shool » anglaise des années cinquante.

Krule avait quelques temps mis de côté son nom de scène pour redevenir Archy Marshall. A New Place 2 Drown, sorti en Décembre 2015, est un album de méditation sur le regret et le mécontentement, sur l’optimisme face au désespoir. Sa vie d’autodidacte, il l’a choisie en quittant le lycée prématurément pour se consacrer à sa passion. Un choix dont ne s’est jamais repenti l’artiste.

Une palette d’influences, un poil d’aisance

Ses influences jazz et blues lui ont conféré un style unique. Fan du King Elvis et de musique rockabilly, il évoque également le big band Kid Creole & The Coconuts parmi ses favoris. Pourtant, ses essais plutôt probants au freestyle et son featuring avec l’irlandais Rejjie Snow sur son dernier album confirmaient clairement un virage plus rap dans son parcours.

En somme, des sonorités sombres mais délicates, froides mais consolantes pour le roi Krule. Il annoncera un album et une tournée mondiale pour la fin 2018. En attendant tu peux aller aussi voir un aperçu en live ici !