Après avoir régalé vos papilles auditives avec Maxye vendredi soir dernier, notre nouvelle tigresse de la semaine se nomme Eva Peel. Productrice, organisatrice de soirée, DJ et passionnée de yoga, Eva Peel est hyperactive. Elle se chargera de vous montrer son univers musical avec le collectif Deviant Disco samedi soir au club plus que coquin Ouh lala nuit. En attendant … Interview.
Eva Peel, notre Disco Starwoman
Est ce qu’on commencerait pas cette interview par une fessée musicale disco ?
Oui, pourquoi pas avec le remix de Patrick Cowley d’I need somebody tonight de Sylvester. Une fessée « Caresse » en quelque sorte…
Au fait, c’est quoi pour toi une fessée musicale ?
Une surprise auditive, quelque chose qui parle au cœur et au corps 😉
On voit un gros retour de la disco depuis quelques années sous différentes formes. Comment tu expliquerais ce retour ?
Les gens en ont parfois assez de la musique désincarnée, la disco est une musique faite pour rassembler sans se prendre la tête, elle exprime l’envie de se libérer des carcans, dans une époque où on observe un retour du conservatisme, elle devient presque un acte politique.
DJ, productrice, organisatrice d’évènements … Quelle catégorie te définit le plus en ce moment ?
DJ et organisatrice d’événement, j’aimerai beaucoup. Cela dit, revenir à la production, créer sa propre musique quand on a commencé à gouter à ce plaisir auditif, est une drogue à laquelle on a envie de succomber à un moment ou à un autre. En attendant, je chante pas mal …
Fan de Bowie à ce que j’ai pu lire : un track coup de coeur ?
Starman, indubitablement mon côté cosmique –il aurait du écrire Starwoman –mais en terme de rime ça ne tomberait pas très bien …
Tu sembles atteindre plusieurs styles musicaux dans tes DJs Set, c’est quoi ta méthode pour digguer des sons ?
Aller checker dans tous les bacs. Le w-e dernier j’étais à Barcelone au shop Discos paradiso, j’ai commencé par le Bac world, puis le bac Acid House, les Disco edit, le bac Italo et pour finir les Soundtracks. J’ai acheté deux BO de films Bollywood, mon péché mignon avec les BO de films érotiques préférablement 70’s. Tout m’intéresse à partir du moment où la musique me plaît, je me fie à mon oreille et aux sensations qu’elles me procurent
Vintage is the new hype ! Pourquoi ce retour à l’objet et surtout à l’objet ancien ? Gros retour du vinyle par exemple.
C’est un retour à quelque chose de tangible dans un monde fait d’immatérialité. Chaque disque a sa petite histoire, sa pochette, ses crédits, son origine géographique et comme la madeleine de Proust, elle te rappelle souvent quelque chose.
D’ailleurs un petit shop de vinyles à conseiller ?
Big Wax à Paris mais surtout Balades Sonores dont l’éclectisme la qualité et la gentillesse du staff est irremplaçable. On va aussi en shop pour se faire conseiller parler, on achète pas des pots de yaourts et du liquide vaisselle, c’est un vrai lieu de rencontre. Blind Spot aussi à Rennes-Bordello a Parigi à Amsterdam, la liste est infinie dans toutes les villes je cherche le (les) disquaire(s)
Je sais aussi que tu as une forte passion pour le yoga ? Quel est le lien que tu ferais entre la musique/ton univers musical et cette passion du yoga ?
Le lien est tout simple. Le Yoga est une connexion entre toi-même et le cosmos, la musique est un chant intérieur et si tu aimes te connecter au côté cosmique des choses, à cette vibration universelle, alors tu as forcément des points communs entre les deux. Après le Yoga nécessite une discipline de vie qui parfois te met dans une autre dimension, plus spirituelle, et la bonne musique peut elle aussi t’emmener loin très loin. Ce sont les deux parallèles auxquelles je pense. J’aime l’idée de « vibration », de résonances….
Un titre ou un artiste pour pratiquer le yoga ?
Toute la musique de Florian Fricke, de Popol Vuh – de la musique indienne, des nappes aussi – la musique synthétique en général m’inspire beaucoup mais des choses plus chamaniques comme Cheval fou avec La fin de la vie, le début de la survivance. C’est le discours d’un chef indien, je ne m’en lasse pas….
Est ce que tu peux nous parler de Deviant Disco ?
Deviant Disco est un collectif d’artiste qui ont en commun une même esthétique musicale et ne veulent surtout pas rentrer dans des cases. On aime surprendre, nous même, les autres. D’ailleurs, le mot « déviance » indique selon le Larousse
déviance
nom féminin
1. didactique
Caractère de ce qui est déviant.
L’érotisme a l’air de prendre une place importante dans ce collectif (soirée Sexotic, Erotic Dissidence …). Pourquoi cette volonté ?
C’est plus un hasard qu’autre chose, les soirées Sexotic étaient une sorte de joke entre du son sexy et exotique (c.a.d venant des 4 continents). On a démarré ses soirées à la Rotonde qui n’est pas spécialement un lupanar mais un simple club intimiste, ensuite nous avons rencontré les deux acolytes d’Ouh lala Nuit qui aimaient notre identité musicale et on a organisé une soirée ensemble dans un club libertin-dans un monde qui subit le retour du conservatisme dont il était question un peu plus haut. La dissidence sexuelle ou la liberté d’être qui l’on veut comme on veut semble être plus que jamais d’actualité. Deviant Disco milite pour la différence et notre musique dit ça aussi….
Un titre en particulier dans ta playlist “red” (playlist coquine) ?
Elle et moi, l’original de Max Berlin comme les deux autres remixes que je ne me lasse jamais de jouer, évidemment la liste est longue mais il faut savoir ralentir un peu le tempo…
Alors, parlons peu parlons bien, on doit s’attendre à quoi samedi soir ?
On doit s’attendre à ce à quoi il ne faut pas s’attendre, c’est à dire pas de house facile ou de feulement de disco garage mais une musique savamment déviante. Ce sera la Face B de la disco, de la new beat, de l’Italo et de l’acid –évidemment on ne vous en dira pas plus sauf que ça va être sauvage et sans doute un peu dirty…
Tes prochains projets ?
Recommencer à faire du live, produire avec de nouvelles personnes, essayer de toujours garder la barre haute dans les soirées Deviant Disco, ça fait déjà pas mal…