Bohemian Songs, le nouvel album de Pasta Grows On Trees est né dans un contexte bien particulier : celui de dix mois d’échange universitaire à Prague. Comme le dit Simon Dougé sur son SoundCloud, cet album est le résultat d’un long alitement. Privilégiez donc une écoute et une lecture… à l’horizontale !
Réveil à la tchèque
L’album commence par nous extirper d’une grasse matinée, on est invité à tirer un grand coup sur les rideaux et à regarder par la fenêtre qui donne sur la rue. Figurez-vous les rues pavées du centre de Prague aux motifs géométriques et aux couleurs claires où viennent se heurter les premiers rayons d’une journée de printemps. « On est bieng. »
Comme souvent chez l’homme adulte, la première clope se fume dès le réveil. Elle vient ronger les cordes vocales pour un capital séduction en constante progression. Un rasage s’impose. Les vieilles lames rouillent et s’éternisent sur le bord du lavabo. Peu importe. Le poil est aussi dur que celui d’un teckel ce matin, il faut y aller. Alors on grimace devant le miroir pour passer sur nos bourrelets mous enrobés de mousse, et on sifflote pour passer le temps. C’est ce que nous inspire « Let’s do all this stuff !« , un condensé de grâce.
Désert Sentimental
« Parfois tout n’est que désert sentimental« . Le rasage est fini qu’on pense déjà à celles et ceux qui nous materont ce soir à la soirée de Michel. Mais qui osera mater ces petites joues aussi blanches qu’un cul dans ce pelage hivernal ? Tristesse… Pourtant, me regarder nu dans la glace me fait sourire. On n’est jamais mieux servi que par soi-même, faut se le dire.
On découvre le titre Home. C’est vrai qu’à la maison il fait toujours bon. Et comme dirait maman, « tiens, encore un sans-culotte !« . Difficile de quitter le nid, surtout qu’il est déjà seize heures. Je continue à me trimbaler dans mes bouts de tissus, à peine suffisants pour couvrir mon cuir vulnérable contre le froid mordant de l’Europe Centrale. Le parquet est froid par endroits, mais le radiateur brûle lorsque les mains s’y collent. Et j’entends mon estomac gueuler…
Le fromage ou l’amour : il faut choisir
C’est parti pour la foncedalle. Et comme souvent lorsqu’on n’est pas en France, le camembert manque à l’appel. Il vous attend, bien cher, du haut de ses six euros soixante-dix cents au supermarché qui fait l’angle. Dilemme. Parce que ce soir, votre nouvel(le) ami(e) vous invite à boire un verre. Vous savez pertinemment que le budget est serré en ce moment et que les écarts ne sont pas permis. Tant pis pour cette fois, go supermarché acheter mon fromage et me le tartiner sur du pain tiède. Je me coucherai juste après lui avoir envoyé que j’ai déjà prévu autre chose ce soir. French Cheese or Love.
Pasta Grows On Trees et sa pop lo-fi de « glandeur » auto-dérisoire sont à retrouver absolument sur le label Japonais Galaxy Train. En France, Pasta Grows On Trees est épaulé par le label Doggo Agostino. Sa tournée européenne commence dès le 16 mars en France, en Allemagne et bien sûr en République Tchèque. Si vous êtes férus de karaokés-live, c’est tout pour vous !