Quand le jazz rencontre la techno de Jeff Mills dans un duo éphémère !
Aujourd’hui on vous parle de la rencontre improbable de Jeff Mills, un des pères fondateurs de la Techno à Detroit, et d’Emile Parisien étoile montante du Jazz français, ce qui donne tout de suite une impression surréaliste … Le temps d’un duo éphémère, les musiciens ont échangé sur scène pour le premier épisode de la série vidéo VARIATIONS. (ici) La fessée est double, tout d’abord celle de la collaboration et ensuite celle du résultat final.
John Coltrane à l’honneur…
Pour commencer, une collaboration mêlant DJ et saxophone. Le tout sur des thèmes de John Coltrane. C‘est assez rare et même risqué . Et puis le résultat : une des meilleures réunions musicales de cette année. Cette rencontre nous fait partager et découvrir la musique vulgairement classée dans l’expérimentale. Pour les avertis, on retrouve des touches de John Cage, Brian Eno ou encore Steve Reich. Une musique d’inspiration 70’s qui réapparaît avec plaisir pour nos oreilles. Les artistes disent envisager le son de la même façon. C’est ce qui est beau dans la musique : l’universalité du langage.
Emile Parisien : « Nous parlons d’harmonies, nous parlons de rythmes, nous parlons de couleurs de sons… Jeff m’a proposé certaines de ses compositions, et il y a des harmonies, des changements d’accords ! Il me fait des suggestions et je comprends parfaitement ce dont il s’agit, nous parlons absolument le même langage.
Jeff Mills : Oui, c’est vrai. Je ne sais pas jouer de piano, ni même pas mes propres morceaux, ni faire la différence entre do et si bémol, mais on trouve des manières de communiquer.
Emile Parisien : On peut par exemple employer des couleurs pour parler d’harmonie : « Mettons un peu plus de bleu, ou de rouge », et on se comprend parfaitement.
Jeff Mills : Tu peux dire : « Montre-moi tes couleurs primaires, et après montre-moi tes pastels. » Un musicien peut comprendre ça. Et après, ça peut être plus doux, plus sombre, à côté, au-dessus, etc. (Rires) » (Interview complète)
Ces deux musiciens nous offrent une trentaine de minutes de musique transcendante. À écouter dans un cadre paisible pour bien avoir le temps de décortiquer cette improvisation et de se rendre compte de la qualité musicale du résultat.
Seul bémol, n’étant qu’un duo éphémère, il n’y aura pas de suite à cette collaboration et c’est bien dommage !