À l’occasion de leur prestation live au Petit Bain pour la soirée de lancement de l’agence le 4e Mur, les Groove Boys Project se sont livrés à notre interview érotique, sensuelle et bien évidemment musicale. Ils vous ont également préparé un petit podcast erotico-disco. Hmmmmm … Attention oreilles sensibles s’abstenir …
Les Groove Boys Project, une histoire d’amour avant tout !
Alex & Lucas, c’est une histoire d’amour qui date si je ne me trompe pas. Quelle a été votre rencontre ?
Histoire d’amour…. haha d’amitié, et histoire musicale surtout! Elle a commencé au Panic Room, on s’est rencontré à l’occasion du Lab Festival. On jouait le même soir en quart de finale, et on s’est vu mutuellement passer des disques et on a discuté. On avait des influences en commun, même des disques en commun, on aimait la même musique, et on s’en est rendus compte tout de suite, malgré les 30min laissées à chaque DJ pour s’exprimer. Du coup on a sympathisé et on s’est vus pour produire ou aller chez le disquaire, mais on était loin d’imaginer les dates ensemble et le label Groove Boys Project Records!
Finalement, on s’est retrouvé dans le même collectif avec La Matinale, et on a commencé à jouer ensemble et jouer de moins en moins souvent en solo. La suite est venue naturellement, on a commencé Groove Boys Project, on a été tous les deux membres de la House Monkey Family et de la team Soundmotion avec qui on faisait de la radio à Versailles. Puis l’équipe Increase The Groove et plus récemment l’agence Le 4e Mur. On est restés très enthousiastes à l’idée de constituer un duo, et de mettre en avant le duo et le label plutôt que nos projets personnels, Projecture et Boyzi.
Votre modele aujourd’hui ? Pourquoi ?
Notre modèle de production… Il y en a beaucoup… Pour commencer nous attachons beaucoup d’importance à ces artistes qui nous inspirent, aux références qui sont les nôtres. On leur rend hommage à chaque DJ set en jouant leurs disques, et ils ont une raisonnance sur notre travail en studio. Un modèle évident pour nous c’est Master At Work. C’est un idéal de production de la house à nos yeux, et de manière générale cette generation de super producteurs à New-York. Mais ce sont des gars qui mettaient des moyens énormes pour la production de chaque disque! Ils étaient en studio d’enregistrement, avec des instrumentistes ou chanteurs incroyables, ils invitaient les meilleurs et pouvaient faire jouer un orchestre pour une track si besoin. Donc c’est un modèle, ou un idéal mais on ne peut évidemment pas produire du Master At Work dans sa chambre. Musicalement, ce sont des modèles, et on tente de tendre vers cette musique-là, notamment en investissant dans des vieux instruments, boîte à rythme ou synthétiseurs. On parle de notre vieille MPC?
Mais nous avons chacun des modèles, et dans pleins de styles de musique. Je pense que ce sont des artistes qui ne viennent pas de la house qui nous orientent vers la musique qui nous plait. On peut citer Herbie Hancock, Change, Rhyze, Marcos Valle, Maze, Mass Productions, Incognito, Glenn Underground, Kerri Chandler bien sûr…
Si je vous parle de la couleur rose, ca vous fait penser à quel artiste ? Pourquoi ?
Alex : Folamour & Flabaire
Lucas : un disque de Shazz, plutôt deep house, avec des morceaux latino et des lignes de Rhodes à tomber par terre. Ça s’appelle Hermosa Maria, j’ai en tête la pochette avec deux jambes roses en talon aiguilles. La fessée. La version vocale est rigolote, avec des voix latino.
Sinon concrètement pour vous c’est quoi votre définition d’une fessée … musicale ?
Alex : Un exemple de fessée musicale : Dungeon Meat, de grosses ref pour une vraie fessée ! Le disque Fuck Off Track sorti sur My Love Is Underground par exemple. Sinon un nouveau morceau d’un artiste inconnu si c’est bien deep ou bien funky alors ça marchera !
En DJ set, une fessée pour un B2B Thomas Bangalter & Kenny Dope, le rêve!
Lucas : Une fessée musicale c’est une claque, une découverte. C’est quand tu n’as jamais entendu le morceau avant et que tu profites de ce sentiment de première fois. Askip’ la première fois que tu écoutes un truc incroyable, ça stimule une zone de ton cerveau bien spécifique aux premières fois. Je suis persuadé que les conditions de la première écoute ont une influence sur toutes les autres écoutes ensuite. Prendre une claque ou une fessée musicale en découvrant un morceau peut donner une émotion à chaque fois qu’on l’entend par la suite.
Je me souviens, on s’est rencontrés tous les trois dans un disquaire de Paris (Techno Import pour les intimes). Si vous deviez donner les dernières fessées vinyles que vous avez diggé, ça serait lesquelles ?
Alex : Les derniers vinyles diggés cette semaine : TERRENCE PARKER***REAL LOVE EP / VARIOUS***PEOPLES CHOICE PLASTIK PEOPLE /
Lucas : Mes dernières trouvailles c’est à Paris Loves Vinyl il y a quelques jours, j’y ai trouvé un disque que je recherche depuis longtemps, Mass Production – Welcome To Our World, un disque de disco super efficace. Sinon le très bon Feel Me Up de Elaine & Ellen, merci Betino ! Ou encore le dernier disque de notre ami Greita de Disques Flegon, Faux Signal, dispo dans tous les disquaires.
En tant que couple (musical), votre remède à la routine (créative) ?
Lucas : Il y a très peu de routine, toutes nos dates et nos expériences de studio sont uniques et on s’amuse. Jamais une session autour des machines ressemble à celle d’avant sinon on s’emmerderait. On bosse sur de nouvelles choses, de nouveaux projets, dans de nouveaux paysages musicaux… Chaque fois on réinvente quelque chose de différent et surtout on s’amuse. En club c’est pareil, nos dates ne se ressemblent pas car de nouveaux lieux appellent de nouvelles personnes, de nouvelles ambiances, nous on vient avec de nouveaux disques… Si on expérimente un peu, qu’on sort de notre zone de confort, ça devient excitant et intéressant car il se passe quelque chose de différent à chaque fois.
Alex : Les encens thaï.
Et pendant les moments de blues quand il pleut, votre chanson pour se câliner près du feu ?
Alex : St Germain – So Flute / Glenn Underground – House music will never die
Lucas : Alors que ça soit clair on ne se câline pas au coin du feu haha! Du moins pas ensemble ! Sinon au coin du feu je conseille d’écouter du jazz ou de la musique brésilienne, peut être un album d’Astrud Gilberto ou des morceaux un peu lents, un peu chauds, un disque de Air peut être, ou les très bons albums des Jones Girls. Le podcast qu’on a signé pour la Fessée Musicale peut tout à fait s’écouter quand il pleut, au coin du feu, ça correspond à ces moments-là.
Plus sérieusement, Comment on aborde un live à deux ? Vous avez trouvé votre équilibre naturellement ?
Lucas : Construite un live à deux c’était pas facile. En tout cas, c’est pas forcément instinctif tout de suite, et je trouve qu’on est allés assez vite pour se régler. Mais par rapport à nos lives en solo, il fallait trouver un bon équilibre, le bon set-up, et la répartition des choses à faire entre nous deux. En studio, Alex faisait déjà le machiniste, et moi l’instrumentiste. On a construit notre premier live à l’image de nos productions, et en reprenant des configurations de studio. Pour faire nos morceaux de toute façon, on répète déjà. On joue, on jam, on improvise autour du morceau, on explore un peu… Et ensuite on enregistre. On fait assez peu de musique sur l’ordinateur, et du coup nos morceaux sont déjà joués live en studio. Quand on se retrouve à le jouer en live, c’est rarement la panique car on a appris à le jouer en le composant, et on ne fait que le rejouer autrement. Évidemment le live pose des questions qui ne se posent pas en production. Et le fait d’être deux nous a obligé à trouver une configuration un peu stable, pour se permettre d’être libres ensuite, et de laisser place à l’improvisation. Aujourd’hui sur scène, c’est assez radical : j’ai les synthés autour de moi, la guitare, et la basse, et Alex joue des boîte à rythmes et des machines. Entre nous il y a la table de mixage et l’isolator EQ.
Alex : Dans un live il y a toujours un instrumentiste et un scénariste machiniste. Bien sûr, on donne la part à un batteur, des guitaristes, bassistes et saxo ou trompettistes, mais dans notre duo à deux il est difficile de montrer une prestation en utilisant tous les instruments qu’un groupe de plus de 2 personnes.
On parle de l’arrivée d’un heureux élu dans la famille Groove Boys, c.a.d un bel EP qui a été bichonné pendant plusieurs mois. Vous pouvez nous en dire plus ?
Lucas : Aaaaaaah. Le sujet ! Notre premier disque Luv Is Ur Luv EP arrive très bientôt, dans les semaines à venir, sur notre label Groove Boys Project Records. En effet ça fait un moment qu’on en parle et qu’on travaille dessus, ça a été long mais on a pris le temps pour tout parfaire et faire les choses bien. On est super contents du travail sur le mixing de Greita et le mastering de Tony B! Nos test-press sonnent super bien et on est impatients de recevoir nos copies.
Ce premier disque est plutôt orienté pour le club, on a mis l’accent sur des morceaux de House Old School, à l’image des producteurs de New-York et du Paradise Garage. On a ainsi commencé l’histoire du label avec une sortie classic house, et des références qui nous tenaient très à coeur. On retrouve sur ce disque notre morceau Let Me Tell You, qu’on joue depuis un moment dans nos lives, mais aussi un track porn house, un peu plus crade, un peu plus club. Le morceau s’appelle 4 Fingers et vient de sortir en première sur Make It Deep. On vous souhaite une bonne fessée musicale.
La B2 de ce premier disque est très précieuse à nos yeux, on l’a enregistré avec notre ami saxophoniste JB. C’est lui qui nous accompagnait pour notre live du Trabendo. On a appelé ce morceau Tribute To Master at Work en hommage au travail des Master, et on a décidé que sur chacune de nos releases ensemble, il y aurait un « Tribute To… ». C’est une manière de remercier et de rendre hommage à ces musiciens/producteurs qu’on admire. On a vraiment hâte que le disque sorte, et on travaille sur notre 002… coming soon!
Alex : Les morceaux de ce premier EP c’est pas de la rigolade. On a mis beaucoup de temps à choisir les morceaux et les travailler jusqu’à arriver à un résultat satisfaisant pour nous, après une multitude de changement. C’est très difficile de savoir pour un artiste si les morceaux vont plaire ou si nos propres morceaux sont bien construits pour satisfaire le plus le public
Un projet bien mené notamment grace à un Kisskissbankbank à succès. Comment s’est déroulé cette campagne ? Surpris par l’ampleur ?
Alex : J’étais très surpris d’atteindre ce montant sur le kisskiss. 70 personnes ont participé au Crowdfunding et se sont mobilisées pour notre projet.
Lucas : Oui on a fait un kisskiss pour permettre à nos proches, à nos copains DJs, et à ceux qui nous encouragent de rendre ce projet réalisable. C’était difficile pour nous d’assumer le prix de la press etc.. C’était quite ou double. Et ça a bien fonctionné, tout le monde s’est mobilisé sur le kisskiss et on a eu de nombreux encouragements à ce moment-là. On a pu collecter 180% de la somme que l’on voulait atteindre et préparer la sortie du 002. On ne remerciera jamais assez ceux qui ont parrainé ce projet et qui ont participé au kisskiss!
Aujourd’hui, vous avez arrêté de vous cacher derrière des vinyles. Ce sont les machines qui vous donnent du plaisir pour des prestations 100% Live. Comment la transition s’est elle faite ? Le passage a-t-il été difficile ?
Alex : Il n’y a pas eu de transition entre nos djset et nos lives, on savait déjà organiser un live à la maison mais nous avons décidé dans la création de Groove Boys Project de proposer des djset, lives et lives hybrid (djset + live).
Lucas : Il n’y a en effet pas eu de « passage » de l’un à l’autre véritablement. Ça s’est fait progressivement. On était tous les deux musiciens avant d’être DJ, donc on a pas appris à jouer de la musique au moment d’écrire notre premier live. Mais on a commencé en duo par passer des disques, ensuite j’ai commencé à produire sérieusement de la house et à faire mes premiers lives. Là aussi, ces lives étaient simplement le reflet de mon travail en production et le côté instrumental. Bien sûr il y a un moment où on s’est mobilisés pour jouer en live à deux, et on a acheté une vraie table de live, on commençait à avoir pas mal de matos… Et là on a mis en forme un live. Mais le contenu il existait, on jouait déjà. Pas sur scène, mais dans notre home-studio. Et puis ça ne nous empêche pas de jouer nos disques à droite à gauche. En ce moment on répète beaucoup car on va principalement jouer en live les prochains mois, au Petit Bain, au Djoon, au 824h et bientôt pour notre release party…
Vous avez joué une de vos premières prestations live au Sarcus Festival. A quel moment vos regards se sont croisés avec Noé (le co-fondateur) ?
Alex : On connaissait déjà Noé et le Sarcus festival en ayant jouer en djset à la première édition. Faire notre premier live devant un public si joyeux pour la deuxième était une grande première pour notre duo. C’était notre premier live et oui nous avons lâché une larme de joie, il y’a beaucoup d’énergie positive à Sarcus.
Lucas: On jouait la bas avec le crew Chineurs de Paname et on a accroché. Depuis, Noé nous a suivi, est venu nous écouter plein de fois… Aujourd’hui je travaille sur la scèno du Sarcus et nous sommes devenus artistes résidents du festival. On remercie évidemment la team Increase The Groove de nous avoir permis de faire ce live sur la scène Argali cet été!
Après cela, on vous a retrouvé au Trabendo pour faire le warm up d’une soirée d’une très grande qualité ! Qu’est ce que vous avez ressenti à la fin du set ?
Lucas : L’accomplissement, ou la récompense pour tout ce travail. En une heure et demi, on s’exprime et on montre ce qu’on a dans le ventre. Comme on mets beaucoup de coeur à notre musique, ça nous a fait un bien fou à la fin du live : c’était le moment de la récompense. Et puis on était ravis de faire la première partie de ces artistes-là. On s’était mit un peu la pression haha, on a écrit un live spécialement pour l’événement, et joué des morceaux un peu japonisants ou en référence à la house japonaise. Du coup cette date était très spéciale à nos yeux, rien que de rencontrer Soichi Terada, Sauce 81 et Kuniyuki pour le test son !
Alex : On a tous les deux sur la tête de notre lit l’album Sounds From The Far East, le premier album de Soichi Terada et sans doute le meilleur. On l’a fait signer par Soichi juste après notre live un rêve ultime pour un bedroom producer. Jouer en première partie de ces artistes (Soichi Terada, Sauce 81, Kunuiki ) c’était un rêve d’ado ! Les introduire en format concert .. un rêve devenu réalité.
A la fin du live, tout le monde crie, les projecteurs blanc visés sur nous, juste le plus beau moment du concert! Tellement content d’avoir mis de la puissance dans notre travail pour le public !
D’ailleurs pendant ce set, vous avez introduit pas mal de sonorités asiatiques. Est ce un univers musical qui vous attire ou c’était plus quelque chose de ponctuel pour la Japan Connection ? Il parait d’ailleurs qu’il y a une anecdote mémorable sur des bruits d’oiseau …
Alex : En effet c’était ponctuel, nous avons mis des sonorités asiatiques dont une harpe japonaise, pour mettre une atmosphère dans la salle et accueillir au mieux ces 3 monstres japonais. On aime beaucoup les sonorités japonaises / asiatiques, d’ailleurs cela se reflète dans nos morceaux de jungle mais aussi dans les prochaines sorties House qui vont arriver dans le courant de l’année. Pour les bruits d’oiseaux je laisse Lucas répondre à la petite histoire.
Lucas : Longue histoire. Il y a plusieurs histoires dans l’histoire… haha! Mais de manière générale on aime bien introduire des éléments atmosphériques dans certains morceaux, on l’a fait avec les bruits du métro dans notre morceau Ligne 11 Express (coming soon sur La Menace Records) ou encore avec les bruits d’oiseaux et des ambiances de la forêt dans notre live. Pour ces enregistrements, on les fait nous même ou alors on sample des vinyles qui contiennent des atmosphères, ou des bruitages… Il y a comme ça des séries de disques pour le cinéma, avec des dizaines de samples sur vinyles. Pour la petite histoire, dans notre live on utilise un… comment l’appeler… un synthétiseur d’oiseaux haha. C’est un hardware, pas du tout fait pour faire de la musique, mais destiné à faire fuire les autres oiseaux dans un espace extérieur. Ça imite des cris d’oiseaux énormes, genre les oiseaux de la jungle, des perroquets etc… Nous on l’envoie dans une pédale à effet et on se retrouve avec des atmosphères de forêt amazonienne sur notre track Luv Is Ur Luv. Ça nous ressemble! On aime bien quand c’est la jungle dans la salle !
Aujourd’hui vous jouissez de vos passions tous les trois ensemble via l’agence de Noé Le 4eme Mur. A quoi faut il s’attendre pour les futurs projets ?
Lucas : L’agence le 4e mur est une agence dédiée à la performance live. On proposera donc d’autres lives avec des formation jungle avec notre ami Rawaï avec qui on produit. Et il faut s’attendre à jouer à l’étranger aussi, on part aux Pays-Bas pour un festival au mois de mai.
Alex : On à hâte de faire notre premier live pour l’agence ce samedi, c’est donc la première soirée pour le 4e Mur et nous avons beaucoup d’autres lives et djsets à venir pour le futur.
Un dernier mot pour nos auditeurs assoiffés de groove et de sensualité ?
Alex : N’hésitez pas à checker nos sorties digitale où le groove s’y cache chaque mois !
Lucas : Vive les fessées ! Et check la sortie de notre premier vinyle Luv Is Ur Luv EP le mois prochain chez ton disquaire préféré.
Erotic Disco & Topless Funk avec les Groove Boys Project
En plus de cette superbe interview, les Groove Boys Project se sont livrés à un petit exercice de sensualité. On leur a demandé de nous préparer un podcast d’une heure sur le theme de l’érotisme. Mais bien évidemment, quand on leur a demandé de nous jouer des disques sensuels pendant une heure, ils ont enregistré deux heures (pour deux fois plus de plaisir bien sûr). Si vous ne savez pas comment l’utiliser et bien dites vous que c’est votre bande son pour flirter ou pour vos moments coquins. 2 heures, ça laisse le temps et la fin est très détente, comme après le sexe …