Habitués aux airs entraînants que le Canadien nous avait pondu l’année dernière sur son dernier album Salad Day (contenant tout de même quelques pépites comme Chamber of Reflexion ou Let Her Go), Mac Demarco revient ici avec un album plus calme et très mélancolique. L’album post-rupture se transforme en une parodie des sentiments, orchestrée avec simplicité et toujours la même spontanéité.
C’est peut-être la qualité majeure de ses enregistrements, il compose tout lui-même, laisse place aux imperfections tout en travaillant un son tiraillé, teinté d’effets de modulation dans les guitares. On ne sait jamais trop où on se situe entre l’improvisation, le foutage de gueule disons-le clairement, l’orchestration minutieuse et la désinvolture la plus totale. Il y a un côté très naïf dans les paroles et la voix n’est pas parfaite. Elle laisse transparaître un ton désabusé, presque sage. C’est ainsi qu’il parle de rupture, de choses qui pourraient être dites avec plus de rage. Il les évoque avec légèreté, avec un certain détachement.
Là où Mac reste insaisissable c’est sur scène et dans ses clips. Par exemple dans celui Another One (ci-dessous), où l’on imagine un clip triste avec des paroles faisant référence à une ex qui a trouvé son bonheur ailleurs. Pourtant il n’en est rien. On le retrouve déguisé en Michael Jackson au début, puis toujours avec son air désabusé jouant à tour de rôle chacun des instruments du morceau les pieds dans l’eau, tout comme sur la pochette de l’album où on le retrouve chez lui à Brooklin au bord de l’eau et vêtu de sa plus belle salopette.
A écouter :
- The Way You’d Love Her
- A Heart Like Hers
- Without Me
On retiendra ce mini album Another One pour ce qu’il est : simple, léger, sans fioritures. C’est un peu la fessée mélancolique de cet fin d’été.