La première écoute ne laisse pas indifférent. Le trio bordelais Odezenne dégage quelque chose d’intrigant. La voix peut-être, profonde et grave. Ou le son, parfois calme, posé, parfois saccadé mais toujours chaleureux. Le texte enfin, désabusé, sombre.
Les influences du trio sont variées. On retrouve dans leur mp3 Akhenaton, Earl Sweatshirt mais aussi Nirvana, Bjork ou Radiohead. Comme Fauve, Odezenne abordent les sujets d’une génération désenchantée, en plus acerbe. Alix, Mattia et Jacques parlent de tout. Mais surtout de drogues, d’alcool, de sexe. Ils osent dire. Avec poésie.
Souvent la tête dans la cantine… je dessine je dessine… le goût amer de ta cyprine… mes babines, mes babines …
entend-t-on dans Bouche à lèvres, extrait de leur dernier opus, Dolziger Str. 2.
Odezenne, c’est aussi un doux mélange de rap et d’électro. Des paroles crues qui tranchent avec la douceur de certaines mélodies.
Odezenne ne tombe pourtant jamais dans la vulgarité. Les textes sont léchés. Chaque mot, chaque répétition, chaque rime prend sens. Grâce à eux, le français trouve un second souffle dans la musique et ça fait du bien.